Comme tous les ans depuis 2012, l’édition 2024 de la Journée Mondiale de la Radio se tient le 13 février. Le thème retenu par l’UNESCO pour l’année 2024 met en lumière le passé remarquable, le présent pertinent et la promesse d’un avenir dynamique de la radio :
Radio : Un siècle d’information, de divertissement et d’éducation

Parmi les éléments de cadrage de l’édition 2024, l’UNESCO précise sur son site web que la célébration met en évidence trois valeurs importantes :
UNESCO – L’histoire indélébile de la radio et son puissant impact sur l’information, le théâtre, la musique, le sport…
P.J. - La Radio est une grande Dame centenaire, toujours jeune d’esprit et pleine de projets ! Sa naissance et son histoire ont donné lieu à de nombreuses publications, à de nombreux récits captivants car depuis plus d’un siècle, la Radio c’est la mémoire sonore du monde. Régulièrement les stations de radio puisent dans leurs riches archives pour nous faire revivre des événements marquants car l’Histoire éclaire l’avenir. Depuis les années 1920, la radio a démontré son utilité pour expliquer la marche du monde, pour instruire ses auditeurs ou pour les divertir (Musique, théâtre, sports …)
UNESCO – La valeur utilitaire actuelle de la radio en tant que réseau de sécurité publique relativement gratuit et portable lors des situations d’urgence et des pannes de courant provoquées par des catastrophes naturelles et d’origine humaine telles que les tempêtes, les tremblements de terre, les inondations, la chaleur, les incendies de forêt, les accidents et les guerres.
P.J. - Depuis quelques années, avec l’accroissement des conflits et des catastrophes naturelles qui de plus en plus nombreuses résultent du dérèglement climatique, la Radio joue un rôle nouveau et d’une grande importance, celui de constituer un réseau de sécurité publique tant au services des moyens d’urgence que des victimes. Déjà, des dizaines de modèles de récepteurs d’urgence portables sont disponibles alors que d’autres ne cessent d’arriver sur le marché avec l’utilisation de nouvelles technologies telle la numérisation du signal radiophonique, l’utilisation de fréquences d’urgence pour la diffusion de messages d’alerte : fréquences NOAA en Amérique du Nord, technologie EWF (Emergency Warning Functionality) avec la diffusion en DRM et attendue également avec la diffusion en DAB+.
UNESCO – La valeur démocratique continue de la radio, comme catalyseur local pour la connectivité au sein des groupes faiblement desservis, notamment les populations immigrées, religieuses, minoritaires et frappées par la pauvreté ; et comme indicateur instantané de l’opinion publique exprimée dans l’espace public sous les auspices de la liberté d’expression.
P.J. - Je suis né après la seconde guerre mondiale. Ma mère m’a souvent raconté l’importance de l’écoute [clandestine] de Radio Londres diffusée par la BBC vers la France occupée . La BBC diffusait alors des messages à destination de la résistance qui opérait en France mais aussi dans d’autres pays d’Europe. Depuis, dans beaucoup d’autres situations analogues, la Radio a joué un rôle déterminant. Tel fut le cas de Radio Free Europe et Radio Liberty jusqu’à la chute du mur de Berlin en novembre 1989. Plus récemment, quelques jours après le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne des stations ont réactivé leurs émetteurs Ondes Courtes pour diffuser des émissions spéciales vers la zone de conflits – Zone CIRAF 29.
Depuis le début du troisième millénaire voire bien avant, plusieurs pays ont abandonné la radiodiffusion internationale pour diverses raisons ; des raisons financières mais aussi des raisons liées à l’auditoire qui décroissait préférant avoir recours à Internet au moins dans les pays les mieux équipés. De nombreuses stations ont disparu et pas des moindres, des stations qui contribuaient largement à la pluralité de l’information et des points de vue, telles RCI – Canada et RSI – Suisse sans oublier la DW – Allemagne et ABC – Australie. Certains pays ont même démoli leurs installations et abattu les antennes !
Or, il existe encore de vastes zones sur le Globe qui ne disposent pas d’un accès à internet ou d’un réseau internet fiable. Il existe toujours des pays où la liberté de l’information est sévèrement contrôlée.
Dans un article récent publié sur le site de Radioworld, Kim Andrew Elliott1 qui a produit « VoA Radiogram » plaide pour un renouveau des Ondes Courtes en proposant Courtes 2,0 » en utilisant essentiellement l’argument suivant : « la radio est l’outil ultime de contournement d’Internet ». L’auteur reproche au DRM ses décrochages lorsque les conditions de transmission sont mauvaises. Il préfère la transmission de texte via le système qu’il a expérimenté et qui, selon lui, est plus robuste. Enfin, il ajoute que « les radiodiffuseurs internationaux ne devraient plus fermer de sites de transmission sur ondes courtes. Ce sont des installations essentielles pour relayer l’information lorsque l’Internet est bloqué, ce qui se produira dans davantage d’endroits, plus fréquemment et de manière plus approfondie ».
Par des écoutes régulières et des échanges, je soutiens pleinement les radios internationales pour le rôle indispensable qu’elles jouent en matière de pluralité de l’information mais aussi en matière de divertissement (les programmes culturels sont nombreux) et aussi en matière d’éducation permettant la découverte d’autres pays et surtout une meilleure compréhension d’autres cultures.
Quant aux Clubs d’écouteurs, ils ont dû s’adapter à l’évolution du paysage radiophonique et aux avancées en matière de technologies de l’information. Fort de ses 40 années d’existence et d’expérience, le Radio Club du Perche2 souhaite relever ces défis et poursuivre son rôle de promotion de la radiodiffusion internationale – en particulier francophone – en s’adaptant au mieux aux évolutions technologiques qui s’imposent.
En conclusion, la radiodiffusion internationale en ondes courtes a non seulement un sens, mais elle est encore très utile pour un grand nombre d’auditeurs ou dans certaines situations. Néanmoins, elle doit s’adapter aux nouvelles réalités de la communication moderne pour rester pertinente et viable.
Paul JAMET – Radio Club du Perche
NB – la version anglaise de cette contribution est disponible sur le site du SWLing Post : UNESCO World Radio Day 2024: Club du Perche contribution